Métiers du transport #3 - vendredi 30 septembre 2022

MULHOUSE ET GUEBWILLER : 68 HEURES CHRONO DÉDIÉES AU RECRUTEMENT DANS LES TRANSPORTS

Tous les mois, les agences Pôle emploi du Haut Rhin se mobilisent autour d’un secteur d’activité durant 68 heures. Objectif : enclencher une dynamique ciblée sur des métiers en tension à travers des rencontres, forums, job dating, découvertes métiers et formations, ou encore visites d’entreprises. Du 18 au 22 juillet, c’est le transport qui mobilise les dix agences Pôle emploi du Haut-Rhin.

Avec plus de 162 offres d’emploi à pourvoir et 535 établissements qui emploient 11835 salariés, soit 6,1 % des effectifs salarié du département, le transport est un secteur d’emploi très dynamique dans le Haut-Rhin. Un dynamisme mis à mal par des difficultés récurrentes de recrutement. Pour aider les entreprises du secteur, les agences Pôle emploi du Haut Rhin ont organisé fin juillet une série d’actions parmi lesquels deux événements phares à Mulhouse et Guebwiller. Et tout commence sur les parkings des agences…

Cet après-midi de juillet, la chaleur n’a pas freiné les quelques 300 visiteurs mulhousiens venus s’essayer aux métiers du transport. Au milieu du parking de l’agence pôle emploi de Mulhouse Doller, un camion de transport de véhicules attire de nombreux demandeurs d’emploi. Autour du porte-voitures de la société de transports Mercurio, ils écoutent avec attention le témoignage de ce conducteur passionné par son métier et très à l’aise dans ces échanges. Laure Rieth, chargée de recrutement chez Mercurio, apprécie ce moment : «C’est important que nous soyons présent à un tel événement. Nous avons des besoins importants liés, entre autres, à notre pyramide des âges. La présence d’un chauffeur expérimenté est déterminante. Les visiteurs peuvent lui poser beaucoup de questions sur ses conditions de travail et l’univers des transports routiers. Cette information en direct et très franche est très importante car certains jettent l’éponge au bout de six mois car les contraintes de ce métier sont importantes : il faut veiller au chargement, au déchargement des véhicules, en prendre soin littéralement. Le camion est haut et lourd, cela implique des responsabilités et des compétences techniques importantes. En parler sans fard aux candidats sur une demi-journée est très important. Toutes les entreprises devraient prendre le temps de présenter leurs métiers aux chercheurs d’emploi. Aujourd’hui, nous avons eu trois bons contacts et deux personnes qui réfléchissent à franchir le cap. C’est un bon début !», signale Laure Rieth.

« Toutes les entreprises devraient prendre le temps de présenter leurs métiers aux chercheurs d’emploi » Laure Rieth, chargée de recrutement chez Mercurio, société de transports.

Mettre les candidats en situation réelle : la clef de la réussite !

«C’est très didactique et vraiment important pour les candidats de se mettre en situation. C’est une des clés de la réussite de ce type d’évènement » précise Emmanuel Rieth, responsable d’équipe de l’agence Pôle emploi de Mulhouse Doller. Aux côtés du porte-voitures de chez Mercurio, un bus Solea jaune et rouge, une ambulance  du groupe A68 ambulances et des stands tenus par les organismes de formations Wantz et Aftral complètent le dispositif d’information.  «Aujourd’hui, une quarantaine de personnes sont venues se renseigner. Tous n’ont pas le profil : il faut avoir plus de 21 ans pour passer le permis catégorie D (transports en commun) et disposer d’un permis B définitif», précise Stéphanie Reynaud, recruteuse chez Solea, régie de transports qui emploie 400 conducteurs de bus et embauche 60 chauffeurs chaque année.  A l’affût de nouvelles vocations, elle complète : «Ceux qui cochent ces cases sont invités à passer un test via la méthode de recrutement par simulation (MRS) proposée par Pôle emploi. Ensuite, la formation de 175 heures est prise en charge par Soléa, avec le soutien de la Région Grand Est et de Pôle emploi. »

Dorothée Leveque, responsable des ressources humaines au Groupe A68 ambulances, reconnait également les difficultés du secteur du transport sanitaire à recruter : « C’est un métier physique, qui demande de la réactivité, de l’autonomie et de l’empathie. C’est un métier de passion qui ne convient pas à tout le monde, il faut que les gens en fassent l’expérience avant de se décider.»

Des offres d’emploi en hausse de 106,8% en un an dans le Haut-Rhin

En 2021, le département du Haut-Rhin a enregistré  2 711 offres d’emploi dans le secteur du transport soit une hausse de 106,8 % sur un an. Plus de 3 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié d’une formation pour travailler dans ce secteur. Pour Emmanuel Rieth, responsable d’équipe à l’agence pôle emploi de Mulhouse Doller, «c’est donc un secteur dynamique qui a besoin de Pôle emploi pour accompagner les entreprises dans leurs recrutements et attirer de nouvelles vocations». D’ailleurs, le sourcing pour ces deux manifestations à Mulhouse et Guebwiller est très large : «Nous avons invité les demandeurs d’emploi inscrits dans ces métiers qui n’avaient pas déclaré d’activité au cours du dernier, les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville, les demandeurs d’emploi de longue durée et enfin les demandeurs d’emploi inscrits depuis plus de deux mois. Malgré la très grosse chaleur, 300 demandeurs d’emploi sont venus à la rencontre de la douzaine des employeurs locaux ce qui constitue  une très belle fréquentation et les représentants des entreprises n’ont pas caché leur étonnement et leur satisfaction.»

Même constat à Guebwiller, le 22 juillet. « Nous avons voulu organiser un événement d’envergure », précise Paul Hank, directeur de l’agence pôle emploi de Guebwiller et référent des métiers liés au transport. «Le parking jouxtant l'agence pôle emploi de Guebwiller a été investi par des entreprises du transport. Une dizaine d’entreprises, des organismes de formation et des entreprises de travail intérimaire étaient présents. Ces deux journées se sont parfaitement déroulées et ont permis aux recruteurs présents de lier des contacts avec de nombreux demandeurs d’emploi prêts à se former et à venir travailler dans ce secteur en tension», conclut le directeur.