Les personnes qualifiées manquent dans de nombreux secteurs. Beaucoup d’entreprises éprouvent de très grosses difficultés à pourvoir leurs postes alors que leurs carnets de commandes sont pleins, ou les marchés signés. Dans le Saulnois et le bassin de Sarrebourg, les grands noms du transport comme Faure et Machet, Bouché Transport, Baumgarten SA, Kéolis ou les transports Antoni, subissent de plein fouet cette pénurie de profils à tel point, comme l’explique Katia Munsh «que des retraités reviennent régulièrement pour soulager les entreprises». L’enjeu, comme pour de nombreux secteurs, est de trouver des candidats à la formation pour ces métiers. Pour Julie Rey, conseillère en charge du contrat emploi jeunes, les jeunes restent une cible privilégiée. «Nous avons des demandeurs d’emploi jeunes sans qualification véritable ou sans projet, à la recherche d’une insertion professionnelle durable. Nous avons donc décidé de mettre en place une action de sensibilisation à ces métiers où une formation solide est requise. Le but premier est bien de présenter les métiers, puis la formation. C’est exactement ce que nous avons réalisé le 15 juin dernier dans les locaux d’ECF LLERENA ».

Avec la Mission locale, les conseillères ont non seulement invité de jeunes demandeurs d’emploi avec un projet identifié dans le domaine ou simplement intéressés par les métiers du transport mais également des plus de 26 ans. Le jour J, à 9h, dix personnes se retrouvent dans les locaux d’ECF LLERENA, accueillis par Cyrille Beye représentant de l’organisme de formation et ancien DRH d’une société de transport. Après une présentation «à la portée des jeunes» très juste et très vivante des métiers, il a recueilli plusieurs CV, signe que l’opération séduction a bien fonctionné. «Maintenant il faut que le projet mûrisse et que les personnes aillent au bout de leur réflexion» conclut Cyrille Beye.

Pour l’entreprise Kéolis de Sarrebourg (70 chauffeurs), spécialisée dans le transport de voyageur, difficile d’attendre. Les besoins sont importants et réguliers, notamment, rentrée oblige, dans les transports scolaires mais également pour la SNCF puisque des bus Keolis se substituent aujourd’hui aux lignes de TER supprimées. Eric Frayssinet, tuteur chez Kéolis, décide de jouer la carte de l’humour et plaisante en précisant qu’au moins «dans son secteur, la marchandise monte et descend toute seule !». Avec un demandeur d’emploi séduit par le poste de conducteur de transport de passager, Eric Frayssinet, en charge de toute la formation professionnelle, ne cache pas sa satisfaction. «Les conseillers de Pôle emploi ne peuvent pas tout connaître et donc il est primordial que nous soyons présents. Je suis fan de ce type d’événement qui nous permet d’expliquer les caractéristiques de notre métier et de répondre directement aux questions des demandeurs d’emploi, d’autant plus que notre entreprise a toujours des postes à pourvoir ! Je sais que nous rééditerons ces réunions d’information.»