Métiers de l'industrie #3 - vendredi 30 septembre 2022

SAINT-DIZIER : LES FONDERIES DE BROUSSEVAL ET MONTREUIL MISENT SUR LA MRS !

A la faveur d’un récent plan d’investissement destiné à moderniser leur outil de production, les Fonderies de Brousseval et Montreuil, qui fabriquent des pièces brutes ou usinées en fonte, recrutent des ébarbeurs et des mouleurs-noyauteurs pour renforcer leurs effectifs. Méthode de recrutement par simulation et formation, un duo gagnant proposé par Pôle emploi pour ce fleuron industriel de Haute-Marne.

Le groupe familial Somborn Lang Ferry, né il y a 200 ans, produit des pièces brutes ou usinées en fonte allant d’une centaine de grammes à plus de 15 tonnes. En Haute-Marne, les Fonderies de Brousseval et Montreuil, appartenant au groupe, emploient 500 personnes et recrutent pour la production de pièces destinées entre autres aux secteurs des voiries, d’adduction d'eau, d’assainissement, des transports ferroviaires ou encore des travaux publics. «Nous avons exprimé nos besoins lors d’une réunion du comité d’accélération de compétences spécifiques en industrie (NDR : comité mandaté par l’UIMM, auquel participe la région Grand Est, les chambres consulaires et Pôle emploi Grand Est). Les entreprises de notre groupe ont de nombreux postes à pourvoir, des électromécaniciens, des assembleurs, des chaudronniers, d’ici un an. Mais le plus urgent, c’est le recrutement des ébarbeurs et des mouleurs-noyauteurs. Et nous savons, par expérience, que c’est compliqué de trouver la main-d’œuvre adéquate» explique Noelle Hassan, directrice adjointe des ressources humaines du groupe SLF. Un constat partagé par Sandra Evrard Nacy, conseillère à l’agence pôle emploi de Saint-Dizier : «Même s'il y a une formation technique au sein du lycée technique de Saint-Dizier, il y a une crise des vocations et l’on dénombre très peu de personnes formées à nos métiers dans nos fichiers» détaille Sandra Evrard Nacy.

« (La MRS) permet d’avoir des profils que nous n’aurions certainement pas eu par une méthode traditionnelle. C’est vraiment une méthode objective. » Noelle Hassan, directrice adjointe des ressources humaines groupe SLF.

Travailler en étroite collaboration avec l’entreprise : une nécessité pour mettre en place la Méthode de recrutement par simulation

Très rapidement, la méthode de recrutement par simulation s’impose comme le moyen le plus efficace de détecter les compétences comme l’explique Lyne Vérité Clément, conseillère MRS à l’agence Pôle emploi. «Pour mettre en place la Méthode de Recrutement par Simulation et l’aspect formation, nous travaillons en direct avec Noëlle Hassan. L’entreprise recherche dix mouleurs-noyauteurs, dont deux très rapidement, et huit ébarbeurs, dont six à recruter à moins de trois mois». Pour Noëlle Hassan, cette méthode fondée sur les habiletés nécessaires pour occuper un poste de travail «permet de s’affranchir du CV dans une nouvelle approche du sourcing. On repère l'ensemble des capacités nécessaires pour réaliser un travail lors d’analyses de postes en entreprise, puis on construit des exercices pour les évaluer chez les candidats. Cela permet d’avoir des profils que nous n’aurions certainement pas eu par une méthode traditionnelle. C’est vraiment une méthode objective. Et c’est pareil pour les candidats qui peuvent accéder à des emplois, sans en avoir, au moins au départ, la qualification».

De nouvelles immersions prévues cet automne

Après quatre réunions d’information, 23 candidats ont passé les exercices cet été. Onze ont réussi les exercices d’ébarbeurs et huit autres ceux de mouleurs-noyauteurs. Après un entretien de motivation mi- juillet, 17 étaient en lice pour une embauche au début de  l’automne. Côté formation, les ébarbeurs seront accompagnés en interne sous forme de tutorat, les mouleurs-noyauteurs bénéficieront quant à eux d’une préparation opérationnelle à l’emploi collective(POEC) précédée d’un certificat de qualification paritaire de la métallurgie. A fin juillet, 30% des postes sont pourvus. Mais Noëlle Hassan reste optimiste. «Il nous reste encore un peu de temps pour trouver nos autres collaborateurs. Nous savons que c’est compliqué, d’autant plus que tous les secteurs d’activité recrutent. Mais notre groupe est dans une bonne dynamique, même si on tient compte du doublement des coûts de l’énergie». Avec Pôle emploi, des périodes de mise en situation en milieu professionnel pour les chercheurs d’emploi sont programmées en septembre. «Bien entendu, ce type de recrutement implique fortement l’entreprise. Heureusement, les relations de travail sont excellentes. Les représentants de l’entreprise ont très vite compris qu’ils devaient être présents à tous les stades de l’opération de recrutement. Ils sont accessibles, très ouverts et ils savent qu’ils doivent former les candidats» conclut Lyne Vérité Clément.