Il suffit de lever les yeux pour les voir, harnachés et suspendus pour nettoyer les vitres, sécuriser des éléments de construction, poser ou déposer des bardages, des filets antichute, des barrières anti-pigeons, ou encore régler des problèmes d’étanchéité. Les cordistes du BTP sont des emplois indispensables. Isabelle Jost, conseillère Action Recrut à l’agence pôle emploi de Molsheim, et Barbara Hilz, responsable RH administratif et financier des entreprises Panoramen, Néo Concept et Flash Guards, ont décidé de mettre en lumière ce métier très visible et pourtant peu connu. Devant les yeux ébahis d’une dizaine de demandeurs d’emploi, deux cordistes font le show. La démonstration est spectaculaire. Et les témoignages qui suivent sont tout aussi captivants pour les participants. Perrine, 27 ans, et Émile, 25 ans, sont tous deux devenus cordistes suite à une reconversion professionnelle. Un choix assumé qu’ils ne regrettent pas le moins du monde. «J’aime beaucoup cette spécialité, déclare la jeune femme. J’ai travaillé pendant six ans en qualité d’aide-soignante, enchaînant des CDD, mais j’avais envie d’autre chose, de travailler au grand air, de travailler en hauteur» C’est sa colocataire qui lui parle de cette formation. «Cela avait l’air intéressant, même si je sais qu’à partir d’un certain âge, il faudra songer à changer d’activité. L’été, c’est compliqué avec la réverbération, c’est un peu plus éprouvant».

Émile, quant à lui, a travaillé dans la restauration, l’industrie, et le commerce avant d’arriver dans le BTP : «J’adore ce métier, c’est technique et très physique. En fin de journée nous sommes biens fatigués. Je suis un manuel et ce métier me permet d’accéder à des chantiers très divers comme la dépose d’un filet antichute au CHU de Reims, par exemple. Nous intervenons sur des silos et des toits pour détecter les fuites. Il faut être un bon bricoleur pour faire face à plein d’imprévus. Enlever un filet antichute ou réaliser une opération d’étanchéité sont des actes biens différents. Mais ce n’est pas parce que vous avez des qualités d’alpiniste que vous serez un bon cordiste. C’est une activité normée, sérieuse et très professionnelle. Ce n’est pas le club Med !».

Dans l’entreprise, le turn over est assez faible constate Barbara Hilz. «Nous avons réussi à fidéliser les salariés. Et aujourd’hui, pour faire face à un surcroît d’activité, nous allons devoir recruter une à deux personnes». Pour la responsable RH, il n’y a pas de profil type, même si «c’est un métier où, en général, les salariés sont très jeunes et très versatiles. Ils vont d’entreprise en entreprise». Cordiste est réellement «un métier de niche très peu connu» d’où l’intérêt de monter cette opération avec Pôle emploi. «C’est une opportunité parfaite. Pour récolter, il faut semer. Et la bonne surprise, c’est l’intérêt du public, à telle enseigne que quatre personnes ont postulé pour une immersion dans l’entreprise !» s’enthousiasme Barbara Hilz. Pour la suite, Isabelle Jost accompagnera les candidats qui ont confirmé leur choix «en finançant une partie du Certificat de qualification professionnelle de cordiste d’une durée de 5 semaines». A l’issue, l’embauche sera assurée !

«Nous savons que pour présenter un métier, rien ne vaut la présence de salariés pour témoigner concrètement de leur activité. Et se rendre compte, sur le terrain, ce qu’est être cordiste est vite devenu une évidence. Après avoir eu les autorisations nécessaires j’ai mis en place cet événement avec le concours de Mme Hilz, explique Isablle Jost. Cordiste est le moyen qui permet d’accéder à certains sites ou parties de super structures ou de bâtiment et d’y exercer certaines tâches très précises. Ce n’est qu’un moyen de locomotion, en fait, précise Barbara Hilz.