Parole d’employeur : Emmanuel Fleischmann, directeur d’agence Eimi à Reims
Depuis quand cherchez-vous des frigoristes ?
Emmanuel Fleischmann : En fait, les besoins sont variables mais latents.
Depuis six à sept ans, nous avons embauché 12 frigoristes, soit en moyenne deux par an. Ces besoins sont liés à la fois à notre développement mais également à la gestion de notre pyramide des âges et à des départs qu’il faut logiquement compenser. Par conséquent, nous sommes très régulièrement confrontés à cette problématique de ressources en techniciens de maintenance frigoriste. Actuellement, à Reims, nos équipes sont complètes, notamment grâce au recrutement de cinq techniciens en 2022 et à l’arrivée d’un sixième collaborateur suite à la formation mise en place par la Région et Pôle emploi avec le groupement d’entreprises en 2022. Par contre, il n’est pas exclu que nous ayons de nouveaux besoins à moyen terme.
Est-ce un métier où le nombre de candidats est particulièrement faible ?
Emmanuel Fleischmann : Globalement oui, car le métier a évolué et s’est fortement développé. La climatisation s’est démocratisée et généralisée. Les systèmes de chauffage classiques mutent vers des systèmes de type pompe à chaleur et enfin les clients ajoutent la climatisation à leurs installations existantes. Comme dans beaucoup de métiers du bâtiment, nous souffrons aussi d’un déficit d’image de notre secteur d’activité, alors que les métiers du chauffage, ventilation, climatisation (CVC) sont riches et variés. Le métier de technicien de maintenance frigoriste est, pour sa part, très technique.
Quelles sont les qualités requises ?
Emmanuel Fleischmann : Nous recherchons tout d’abord des qualités de travail et des qualités humaines, à savoir du sérieux, de la rigueur, la valeur du travail, la capacité à travailler en équipe ou le sens du service. Ensuite, nous recherchons des qualités nécessaires pour exercer le métier, notamment la curiosité, le sens de la réflexion et l’autonomie. Et enfin, bien évidemment, nous sommes à la recherche des compétences techniques essentielles en thermique, thermodynamique et électricité.
Pôle emploi, et plus particulièrement Marie-Laure Lesseux, vous accompagnent, vous et d’autres entreprises, pour répondre à vos besoins. Que pouvez-vous nous dire sur cet accompagnement et sur la mise en place de la formation ?
Emmanuel Fleischmann : Au départ, l’idée est venue d’un confrère, l’entreprise Gayet, qui a fait ce constat de carence et qui a appelé Pôle emploi en leur soumettant cette idée de formation sur mesure, adaptée aux besoins des entreprises. L’idée s’est élargie à un groupe d’entreprises du bassin d’emploi qui partagent les mêmes valeurs et ont les mêmes besoins. Pôle emploi et la Région Grand Est ont alors pris en main ce dossier et mis en place cette formation : organisation des rendez-vous avec les entreprises pour définir le programme, sélection des candidats, organisation des formations avec le Greta etc. Les entreprises ont adhéré tout de suite, ainsi que les pôles de formation concernés. Résultat : en 10-11 mois, la première «promotion» était formée. Ceci a été rendu possible grâce à l’engagement de tous, et le pilotage fin de Pôle emploi et de la Région Grand Est.
Pour vous c’est une bonne solution ?
Emmanuel Fleischmann : Oui, car elle vient en complément des formations classiques qu’elle n’a pas vocation à remplacer. Cela peut nous aider à trouver des candidats, à les former, à les intégrer à nos équipes avec, pour le candidat comme pour nous, un emploi pérenne à la clé. C’est tout le travail de Pôle emploi, premier cabinet de recrutement de France, que je salue ici. En effet, Pôle emploi a le vivier de candidats, est le référent des entreprises et connaît le marché et nos besoins. Grâce à ce genre de contacts et à la mise en place de formation, Pôle emploi propose des solutions adaptées et innovantes. Sur ce dossier particulièrement, j’ai été très agréablement surpris lors du job dating de la qualité des candidats retenus : il y a eu un vrai travail de pré-sélection et une très bonne adéquation avec le profil recherché. Du coup, chaque entreprise a pu rapidement trouver le ou les candidats qui correspondaient à ses attentes et ses besoins. Certaines entreprises ont demandé un même dispositif de formation pour les chauffagistes, nous allons donc étendre avec Pôle emploi le panel des entreprises concernées.