Métiers de l'hôtellerie-restauration #5 - mercredi 19 avril 2023

METZ : DES SHERLOCK HOLMES EN CUISINE

Découvrir l’univers de la restauration en jouant les Sherlock Holmes, c’est toute l’ambition de cet escape game mis en place par les équipes des agences messines de Pôle emploi avec le précieux concours du lycée Mondon de Metz et de La cravate solidaire. Retour sur une matinée pas comme les autres…

Un escape game pour découvrir l’univers de la restauration ? Ce n’est pas une première à Pôle emploi mais plutôt une formule qui a déjà fait ses preuves, notamment à l’agence Pôle emploi de Thann. «Mes collègues ont élaboré un jeu composé d’une série d’énigmes dont le but est de sensibiliser de façon ludique les demandeurs d’emploi au métier du service et de la restauration» précise Elodie Ledrich, conseillère Action Recrut, à l’agence Pôle emploi de Metz Gare. Des métiers dont les prérequis, les compétences et les savoir-être sont bien souvent à la portée de nombreux demandeurs d’emploi. La jeune conseillère imagine alors une action XXL associant l’ensemble des agences Pôle emploi de Metz. Un escape game collégial dans les locaux du Lycée/CFA Raymond Mondon de Metz. Le projet prend forme le 23 novembre dernier. Une vingtaine de demandeurs d’emplois de 19 à 57 ans font connaissance autour d’un petit déjeuner à 8h45. Quand le jeu démarre, à 9h, tout le monde est détendu et s’implique réellement dans la résolution d’énigmes. Le tout dans une bonne humeur générale. Retrouver la clef de la chambre froide, mémoriser une commande, faire matcher fruits et saisons, reconstituer un plan de salle en légos… En tout, sept énigmes vont permettre aux participants de se dévoiler un peu et de révéler aptitudes et savoir-faire, sous l’œil expert d’Isabelle Mari, professeure au lycée Mondon. «Ce genre d'initiative permet de mettre en lumière les compétences requises à valoriser lors d'un entretien d'embauche pour faire la différence». A l’issue de cette matinée de découverte, huit participants sont prêts à s’orienter vers du service en salle, cinq vers les métiers de la cuisine dont une dans la cuisine de collectivité, une personne se verrait bien pâtissier boulanger, une autre en manager et une dernière repart bien décidée à monter son entreprise. Bien sûr, la plupart confirmeront leur choix avant de s’engager dans une Période de mise en situation en milieu professionnelle accompagnés de leurs conseillers. «Parallèlement trois participants au jeu feront un coaching auprès de la Cravate solidaire. Bref c’est vraiment un résultat épatant qui récompense les efforts !» conclut Elodie Ledrich.

«Ce genre d'initiative permet de mettre en lumière les compétences requises à valoriser lors d'un entretien d'embauche pour faire la différence» Isabelle Mari, professeure au lycée Mondon

 

Trois questions à Isabelle Mari, professeure au Lycée/CFA Mondon de Metz
Comment travaillez-vous avec Pôle emploi ?
Isabelle Mari
: Nous avons l’habitude de travailler avec les équipes de Pôle emploi de l’agglomération de Metz. Ainsi, cette année à la fin août, nous avons créé un restaurant éphémère qui a accueilli quatre demandeurs d'emploi en salle, et six en cuisine. Cette action a permis de donner des pistes et aussi de donner confiance à des personnes qui se sentaient un peu perdues. Alors, quand on nous a proposé d’accueillir cet escape game, nous avons trouvé cette idée vraiment très intéressante. L'accueil fut tout de suite très bon et nous avons travaillé en étroite collaboration avec Elodie Ledrich. Nous aimons faire connaitre nos métiers, alors le faire de façon ludique, c’est encore mieux !
Au cours de cette matinée, qu’avez-vous le plus apprécié ? Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Isabelle Mari
: J'ai apprécié que tous les participants jouent bien le jeu. Les équipes étaient hétérogènes et ont vraiment bien travaillé ensemble pour tirer parti des points forts de chacun. Globalement, les participants semblaient intéressés et ont posé beaucoup de questions, notamment au cours de la visite organisée après le jeu. J’ai été surprise par certains profils avec un beau parcours professionnel derrière eux et qui voulaient se reconvertir. Surprise par l'âge de certains d'entre eux, également, car c'est un métier physique qui ne sera peut-être pas adapté à eux.
Pensez-vous que ce type d’action va dans le bon sens pour aider les entreprises ?
Isabelle Mari
: Ce genre d'initiative permet de mettre en lumière les compétences requises à valoriser lors d'un entretien d'embauche pour faire la différence. Donc oui, ça va dans le bon sens. Il serait même bon de proposer des immersions dans nos classes à des demandeurs d'emploi en reconversion, pour leur enseigner les bases du métier que, très souvent, les entreprises n'ont pas le temps de transmettre.