Métiers de la santé #5 - mercredi 19 avril 2023

REIMS : OPÉRATION FORMATION POUR NEUF CRÈCHES

Des crèches qui cherchent des solutions pour leurs recrutements, une offre de formation peu efficace, une absence de profils qualifiés, il n’en fallait pas moins pour que les équipes de Pôle emploi s’associent à la région Grand Est et à la Croix Rouge pour monter une formation sur-mesure de 17 mois destinée à former seize auxiliaires de puériculture. Retour sur une action de formation hors normes menée pour la Structure petite enfance de Reims.

Élisa Gabrelle, conseillère entreprise à l’agence pôle emploi Reims Mont d’Arène, travaille depuis quelques années déjà avec la Structure petite enfance de Reims. Cette association loi 1901 gère neuf crèches de 80 à 90 places chacune (833 places au total) dans l’agglomération de Reims et connaît des difficultés à pourvoir ses postes d’auxiliaires de puéricultures disponibles. Entre fin de contrats aidés, maladies, démissions et départs, la directrice Aurélie Brochet sollicite régulièrement l’équipe entreprise de l’agence pôle emploi de Reims Mont d’Arène. «Notre structure emploie 250 personnes dont 100 auxiliaires de puériculture. Quand on considère le turn over qui avoisine les 10 % chaque année, nous avons des besoins permanents. Or, depuis cinq ans, on assiste à une crise des vocations. Il y a moins de publicité et de communication sur les métiers de la petite enfance et la structure de formation du CHU de Reims ne propose que 50 places par an pour une formation plus courte. Ce qui est largement insuffisant pour notre bassin. Et c’est là que le travail de Pôle emploi prend toute son importance». Un travail qu’elle mène depuis quelques années avec Elisa Gabrelle, conseillère entreprise à l'agence pôle emploi Reims Mont d’Arène.

«L’accompagnement de Pôle emploi est primordial et indispensable pour assurer la continuité de notre activité. Pôle emploi s’occupe de tous les aspects administratifs avec les candidats et l’organisme de formation, ce qui allège notre travail. Il va sans dire que nous reconduirons cette belle opération en 2024» Aurélie Brochet, directrice de la Structure petite enfance de Reims.

Une formation de 17 mois pour un diplôme d’Etat

«Même si la structure peut prétendre à des contrats aidés, les besoins récurrents sont trop importants et les subventions ont baissé», explique la conseillère. D’autant que l’une des structures récemment rénovée va prochainement rouvrir. Le problème reste donc entier : il faut former et recruter. «Nous avons monté, il y a trois ans, une formation sur mesure avec la région Grand Est qui mixe action de formation préalable au recrutement et contrat d’apprentissage ouverte aux jeunes de moins de 22 ans ayant au moins un CAP petite enfance ou un CAP accompagnant éducatif petite enfance». Cette année, cette formation est même ouverte aux bacheliers motivés pour intégrer le secteur de la petite enfance. «Nous avons mobilisé tous les conseillers AIJ et CEJ des agences  Pôle emploi du bassin de Reims. Le 23 novembre s’est déroulé une information collective de présentation de la formation devant plus de 40 personnes», détaille Elisa Gabrelle.

Ce montage sur 17 mois est la seule solution pour aller au bout de la formation et obtenir le diplôme d’État sans passer par la case concours. «C’est vraiment une bonne chose car les stagiaires se forment et travaillent dans une structure qu’ils vont intégrer. Ils connaissent les protocoles et sont, par conséquent, opérationnels en moins de trois mois. Les personnes qui sortent de l’école du CHU mettent six à huit mois pour s’intégrer, ce qui est moins confortable pour nous. Cette année, nous avons dû ouvrir les recrutements aux personnes ayant au moins un Bac et jouer plutôt sur la motivation que sur la formation initiale. L’accompagnement de Pôle emploi est primordial et indispensable pour assurer la continuité de notre activité. Pôle emploi s’occupe de tous les aspects administratifs avec les candidats et l’organisme de formation,  ce qui allège notre travail. Il va sans dire que nous reconduirons cette belle opération en 2024», conclut Aurélie Brochet.